Je ne m'interdis aucune matière: métal, laine, cire, peinture, sable, pierres, perles, bois, plâtre, tissus, etc.
La cuisson de l'argile modifie sa structure et la transforme en céramique. Je préfère approcher l'argile comme une chair. Je suis à la recherche de procédés permettant de la solidifier sans la cuire.
Il la vénère. Être son amant donne du sens à sa vie. Pourtant, elle se nourrit de sa force de vie. Il suffoque, il ne ressent plus rien, mais se croit heureux.
Brûlée, cassée, réparée, écorchée, elle a traversé tous les orages.
Après avoir tout donné, elle ne demande qu'une chose: qu'on la laisse jubiler de tranquilité.
Je l'ai croisée lors d'un repas. Elle m'a tout expliqué de mes besoins, de mes envies, a dessiné à ma place mon chemin de vie.
Suffocation.
Où sont les images qui valorisent les femmes d'âge mûr, qui les montrent sages, épanouies, créatrices ?
Inventons notre déesse de la ménopause : Climatère. Quel joli nom. Ses bouffées de chaleur sont des montées de puissance et ses rides des peintures de guerrière. Enracinée, musclée, elle assume sa poussée de testostérone. Elle exige qu'on lui laisse un espace d'expression. Elle ne se définit plus par les services qu'elle rend aux autres. Elle prend enfin le temps d'être.
Celle sur qui tous peuvent compter, la travailleuse infatigable en tenue de camouflage. Mère pilier, mère qui danse. Mère épuisée, qui se veut sexy, en plus de tout le reste.
Travail avec des objets trouvés dans mon placard à balais, dans mes tiroirs de ménagère appliquée.
Ils sont là, quelque part. Prendre, envahir, désacraliser, ils se donnent tous les droits.
Elle n'y comprend rien, elle a peur. Elle se sent coupable mais ne sais pas pourquoi..
Depuis ses premiers règles, elle est une proie.
M. m'a raconté sa maladie mentale. La souffrance qui vient du regard des autres, quand elle sombre. La culpabilité d'être au fond.
Nous avons exploré d'autres récits. Des histoires de cycles et de nature. Nous avons imaginé des paroles d'ourse et de bradypus.
Le ventre lourd, le corps usé, utilisé, transpercé. Une pesanteur dans la gorge. Envie obsédante de crier 'stop'.
Il n'existe que quand on le regarde, n'a pas de consistence. Les autres lui servent de miroir. Il se croit dieu Inca. D'autres le voient en clown.
Elle n'existe que quand elle materne. Elle se croit aimante mais quand elle s'installe dans l'autre, elle l'abîme.
Quand plus rien ne compte que dormir pour oublier le poids des pressions. Mais l'espoir persiste.
Vers 1900.
L'art est sa raison de vivre, mais elle n'a pas de moyens ni de reconnaissance. Quand elle se permet la rage, elle se retrouve dans un asile d'aliénées.
Elle finira dans une fosse commune, comme Camille Claudel et Séraphine Louis.
Ou aux oubliettes. Comme Margaret Macdonald. Hilma af Klint. Élisabteh Sonrel.
Destins calcinés.
Méditation sur le corps de ma grand-mère. Le touché de la pierre douce et friable me rappelait ses bras tendres et souples.
Méditation aussi sur l'absence de version femme du Bouddha.
Notre Dame des Permissions
Improvisation en pâte à papier et sopalin, autour d'une barre à béton.
La voisine descendait chaque jour la rue chauffée par le soleil d'août. Son corps élegant de femme mûre, en se balançant, occupait tout l'espace de la ruelle de pierre. Elle avait choisi une carrière d'artiste à cinquante ans. L'ulitme permission.
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.